Grégory Villemin

Le 19 Octobre 1984, Marie-Ange LAROCHE appelle la gendarmerie depuis le téléphone public du café Lebedel d'Aumontzey pour dire ses soupçons concernant Jacky VILLEMIN et la famille HOLLARD. On lui répond qu'on ne procède pas comme cela et qu'elle doit se déplacer pour faire une déposition, ce qu'elle fait le jour-même à la gendarmerie de Bruyères, puis de nouveau le 22 Octobre.

Gendarme : Pourquoi avez-vous téléphoné d'une cabine publique alors que vous avez le téléphone chez vous ?

Marie-Ange LAROCHE : Mon mari dormait

Gendarme : Pourquoi venez-vous puisque vous n'êtes pas parente directe de Grégory ?

Marie-Ange LAROCHE : Mais je suis l'épouse d'un cousin de Jean-Marie Villemin.

Gendarme : Votre profession ?

Marie-Ange LAROCHE : Je suis salariée à la Société Vosgienne de Profilage depuis 77. Je gagne 4200 F par mois. Je suis en maladie depuis le 18 octobre.

Gendarme : Depuis le surlendemain du crime ? C'est curieux. Et le 16 octobre ?

Marie-Ange LAROCHE : J'ai travaillé de 13 à 21 h vous pouvez vérifier.

Gendarme : Et votre mari ?

Marie-Ange LAROCHE : Depuis un mois et demi, il travaille de nuit, de 21h à 5 heures.

Gendarme : Vous connaissez la famille Blaise ?

Marie-Ange LAROCHE : Assez bien, surtout Chantal et Christine. Chantal était dans ma classe, et Christine dans une classe inférieure. Gilberte, la mère de Christine, a été mariéeen secondes noces avec un de mes oncles qui était veuf d'avec ma tante Lucette. Avec Christine et Chantal, j'ai fait partie des majorettes de Laveline. Je suis même passée chef du groupe.

Gendarme : Ca n'a pas créé de tension avec Christine ?

Marie-Ange LAROCHE : Peut-être quelques heurts, mais rien de grave.

Gendarme : Vous avez été mise à la porte des majorettes.

Marie-Ange LAROCHE : Pas du tout, je suis partie de moi même. Je fréquentais déjà Bernard, alors...

Gendarme : Vous avez un enfant ?

Marie-Ange LAROCHE : Oui, Sébastien.

Gendarme : Il n'aurait pas des problèmes de santé ?

Marie-Ange LAROCHE : Il a été opéré d'un kyste à la tête.

Gendarme : Ca a du être dur pour votre couple, cette situation ?

Marie-Ange LAROCHE : Non, pas du tout...

Marie-Ange LAROCHE : Michel Villemin et sa femme sont nos meilleurs amis.

Gendarme : Quand avez vous su que les Villemin recevaient des appels téléphoniques anonymes ?

Marie-Ange LAROCHE : Michel nous en a parlé, je crois, en 82. Monique m'a donné des détails d'une des lettres qu'elle avait reçue.

Gendarme : Vous alliez souvent chez Jean-Marie Villemin à Lépanges ?

Marie-Ange LAROCHE : J'y suis allée trois fois. Bernard peut-être plus souvent.

Gendarme : Pourquoi vous êtes-vous présentée spontanément à la gendarmerie ?

Marie-Ange LAROCHE : Je vous l'ai dit, je pensais avoir une révélation importante à faire.

Gendarme : En quoi le fait de nous apprendre que Jacky Villemin était sorti de chez lui à 5h10 du matin le 16 octobre pouvait être une révélation importante ? ça n'a aucun rapport avec le crime.

Marie-Ange LAROCHE : Je pensais que peut-être ça pouvait faire avancer votre enquête.

Gendarme : Ca n'a aucun rapport avec le crime, vous en convenez ?

Marie-Ange LAROCHE : Oui, oui. ça n'a aucune importance.

Gendarme : Donc vous aviez un autre motif en nous téléphonant ?

Marie-Ange LAROCHE :

Gendarme : Vous aviez eu le temps de réfléchir à ce que vous vouliez dire aux gendarmes, n'est ce pas ?

Marie-Ange LAROCHE : Non.

Gendarme : Vous avez bien une petite idée sur le ou les coupables, non ?

Marie-Ange LAROCHE : J'ai pensé que les Hollard pouvaient y être mêlés, mais...

Gendarme : Vous vous êtes rendue chez Jean-Marie Villemin le 19 octobre. Pourquoi ?

Marie-Ange LAROCHE : Oui, pour jeter de l'eau bénite sur le corps de Grégory. Nous sommes arrivés vers 19h15. Toute la famille était là. Alors j'ai demandé à Bernard de demander à Jean-Marie si je pouvais rester la nuit.

Gendarme : Et durant toute cette nuit passée devant le cercueil, en compagnie de la famille, vous ne vous êtes pas sentie mal à l'aise du fait que vous soupçonniez quelqu'un sans le dire ? N'importe quelle femme normale l'aurait dénoncé. Pourquoi ne l'avez vous pas fait ?

Marie-Ange LAROCHE : Ce n'était que des soupçons, je n'osais pas. Mais aujourd'hui je vous l'ai dit, non ?